RDC : HumanRights Watch exige la libération de l’ex milicien Mathieu Ngudjolo

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L’organisation non gouvernementale de défense de droits humains HumanRights Watch (HRW) exige du gouvernement Congolais la sécurisation et la garantie de non poursuite de l’ancien chef rebelle Mathieu Ngudjolo. Reconnu non coupable et acquitté par la Cour Pénale Internationale, CPI, Mathieu Ngudjolo a été expulsé du Pays-Bas lundi dernier. Dès son arrivée à Kinshasa, ilreste détenu par les services de sécurité Congolais dans un hôtel de la capitale Congolaise, indiquent les sources de HRW qui précisent que ce dernier n’a pas eu droit à voir ni son avocat moins encore un membre de sa famille. Joint au téléphone, Ida Saywer, chercheuse senior au bureau de l’ONG Américaine Human Rights Watch à Kinshasa déplore cette détention qui viole l’engagement de la RDC à ne pas poursuivre Mathieu Ngudjolo. « Nous demandons au gouvernement Congolais de garantir la sécurité de cet acquitté de la Cour Pénale Internationale car Kinshasa s’était engagé à respecter la décision finale de la CPI et de le remettre en liberté » a-t-elle déclaré. Elle indique que cette détention de Ngudjolo par les services de sécurité Congolais compromettrait les relations entre la RDC et La Haye, qui a procédé à l’expulsion de cet ancien seigneur de guerre en Ituri, par l’assurance de Kinshasa à respecter la sentence de juges de la CPI. « Nous appelons le bureau de la CPI et l’ambassade du Pays-Bas en RDC, à faire s’assurer que les libertés de Mathieu Ngudjolo lui soient totalement garanties » a-t-elle ajouté.

Mathieu NgudjoloLa chambre d’appel de la Cour Pénale Internationale, CPI, avait confirmé vendredi 27 février dernier, l’acquittement de Mathieu Ngudjolo alias Chui, ancien chef de la milice du Front des Nationalistes et Intégrationnistes, FNI, puis colonel au sein des Forces Armées de la RDC (FARDC). Cet ex rebelle était poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par ses hommes en février 2003 lors de l’attaque du village de Bigoroen district de l’Ituri. Acquitté le 18 décembre 2012 par la chambre de première instance de trois chefs de crimes contre l’humanité et de sept chefs de crimes de guerre, Mathieu Ngudjolo avait demandé l’asile aux Pays-Bas, suite à un prononcé du 21 décembre 2012 autorisant sa mise en liberté car les juges de la chambre d’appel avaient estimé qu’il n’y avait pas des éléments prouvant sa culpabilité. Alors que sa demande d’asile n’avait pas encore trouvée de suite, le bureau du procureur avait interjeté appel à l’encontre de cette mise en liberté de Mathieu Ngudjolo. La procureure de la Cour Pénale Internationale, FatouBensouda avait déclaré que les juges avaient commis des erreurs dans l’évaluation des preuves lors du procès.

 

La juge Monageng, présidente dans cet appel, a expliqué que la Chambre a examiné les trois motifs d’appel soulevés par le Procureur contre la décision d’acquittement et que la majorité des juges de la Chambre d’appel, qui comprenait le juge Sang-Hyun Song, le juge ErkkiKourula et elle-même, a rejeté l’appel du Procureur estimant que l’erreurs présentée dans son dossier ne pouvait pas avoir d’incidence importante sur l’acquittement.. Il faut noter que lors de l’audience de ce vendredi à La Haye, deux juges sur les cinq qui composaient la chambre, se sont exprimé en désaccord avec cette décision d’acquittement de Mathieu Ngudjolo et ont demandé l’ouverture d’un nouveau procès contre cet ancien seigneur de guerre de l’Ituri. Par contre les juges ayant voté pour cette confirmation de l’acquittement ont voulu voir le traitement du dossier de demande d’asile de Ngudjolo être accélérée, se disant craindre pour sa sécurité, une fois ce dernier serait de retour en République Démocratique du Congo.

Initialement annoncé pour le mardi 24 février 2015, l’audience de confirmation de l’acquittement de Mathieu Ngudjolo avait été reporté pour vendredi 27 février pour des raisons organisationnelles inattendues avait indiqué la CPI sur son site internet.

C’est depuis le 7 février 2008, qu’un mandat d’arrêt  citant des chefs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité similaires a été descellé à l’encontre de Mathieu Ngudjolo Chui, un ressortissant congolais et ancien chef présumé du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI) et un colonel dans l’armée nationale du gouvernement de la République Démocratique du Congo [les Forces armées de la RDC] (FARDC). Le mandat d’arrêt avait été émis le 6 juillet 2007 mais n’a été rendu public que le 7 février 2008. Mathieu Ngudjolo Chui a été remis par les autorités de la RDC et transféré à La Haye le 7 février 2008.

Pour UviraOnline : RDC-Fiston Mahamba Larousse

 

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