Uvira-RDC: Le personnel pénitentiaire de la Prison centrale d’Uvira formé aux règles « Mandela »

Uvira, le 6 avril 2016 –
Ils sont 18, dont 6 femmes, du personnel de la Prison centrale d’Uvira, de la sécurité (Police nationale congolaise et FARDC), infirmiers, Greffiers de l’Auditorat militaire et du Tribunal de Grande  Instance ainsi que des représentants de la Société civile, à suivre une séance de remise à niveau ce mercredi au Quartier général de la Monusco-Uvira en Province du Sud-Kivu.

uvira-formation-sur-les-regles-mandela [br] Du 6 au 7 Avril, à l’initiative de la Section d’Appui à la Justice et à l’Administration Pénitentiaire de la Monusco/Uvira, ils vont être sensibilisés sur les « Mandela Rules » ou Règles de Mandela, qui sont des règles minima pour le traitement du détenu, telles que définies par les Nations Unies et universellement reconnues. On y trouve entre autres : le droit du détenu, la discipline dans une prison, la gestion de l’administration pénitentiaire, la réinsertion sociale du détenu, l’assistance sociale, le travail pénal ou encore l’éducation et la formation du détenu. Souvent, on pense que derrière les barreaux, point de salut ou de vie. Or, comme le rappelle Arthur Seck de la Section d’Appui à la Justice et à l’Administration Pénitentiaire de la Monusco/Uvira, « ce n’est pas parce qu’on est en prison qu’on n’a plus droit à rien ».

Et de préciser l’objet de cette séance de partage des « règles de Mandela » : en République démocratique du Congo, il n’existe presque pas d’Administration pénitentiaire. Les prisons sont gérées par des agents civils et les forces de l’ordre (policiers et militaires). Ce qui ne pas sans poser quelques problèmes, dont celui de la non-maitrise de la science pénitentiaire ; sans parler des nombreux dysfonctionnements observés au niveau de la gestion des établissements pénitentiaires, surtout en ce qui concerne la réinsertion sociale ou même la sécurité. Bref, les agents ne sont pas suffisamment outillés pour faire correctement leur travail selon les normes internationalement reconnues.

La sensibilisation c’est bien, mais les moyens pour appliquer les enseignements reçus sont encore mieux, affirment les participants à cette formation. C’est le cas d’Augustin Baderha, Greffier à la Prison Mulunge d’Uvira qui parle des conditions de travail « très difficiles : nous manquons de moyens. Par exemple, pour les fouilles, nous sommes réduits à faire de la palpation. Or, si vous avez de hautes autorités, c’est un peu délicat de les palper… Le matériel pourrait aussi nous permettre de mieux détecter ce qui entre en prison, mais hélas ! Certes cette formation va renforcer indéniablement nos capacités, mais notre problème numéro un reste celui du manque de matériel. Nous espérons que la Monusco pourra aussi nous aider à l’issue de cette formation en nous dotant par exemple d’appareils photos, de détecteurs de métaux, d’appareils pour les empreintes digitales… ».

Si cette session de recyclage est unanimement saluée par les participants, en revanche, ceux-ci insistent sur la nécessité d’être dotés en matériel de travail afin de mieux traiter les détenus.

Source: La Monusco

 

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