
Après des années de silence, l’ancien président Joseph Kabila est enfin sorti de l’ombre. Mais au lieu d’apporter un souffle d’espoir ou un message d’unité, son discours du 23 mai 2025 a semé plus de doutes que d’espoir. Voici pourquoi cette sortie ressemble davantage à un faux pas politique qu’à un retour réussi.
Un discours plein d’ambiguïtés
Plutôt que de prôner la paix, Kabila a livré un message ambigu, aux allures d’un appel à la révolte voilée. Il parle de “mettre fin à la dictature”, évoque “le sacrifice suprême”, interpelle l’armée et le peuple… Un langage qui frôle l’incitation à l’insurrection sans le dire clairement.
Aucune condamnation du Rwanda ni du M23
Alors que l’Est du pays continue de saigner sous les attaques du M23 et l’agression rwandaise, pas un mot de condamnation. Pire, Kabila critique plutôt l’armée congolaise et semble vouloir se repositionner comme “autorité morale”, mais pour qui ? Pour ceux qui massacrent son propre peuple ?
Un discours autocentré, loin des souffrances du peuple
Aucune pensée pour les victimes à Goma, Bukavu ou dans l’Ouest (Mobondo). Pas de condoléances. Pas de compassion. Juste un discours politique centré sur ses intérêts personnels et ses griefs contre le pouvoir en place.
Une posture d’opposant tardive et calculée
Six ans de silence, et il parle aujourd’hui uniquement parce qu’il a perdu son immunité. Il cherche clairement à se repositionner politiquement, non pas pour servir le peuple, mais pour sauver ses intérêts personnels. Il veut apparaître comme le “sauveur” alors qu’il fut silencieux face aux crises les plus sanglantes du pays.
En résumé : un discours mal préparé, mal conseillé, sans souffle patriotique, sans condamnation des vrais ennemis du Congo, et surtout sans compassion pour les souffrances du peuple.
Une sortie ratée, oui. Mais surtout une tentative maladroite de réapparition politique.
Le peuple congolais mérite mieux.
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UviraOnlie: William Muyuku