Le Rwanda a annoncé lundi 17 mars la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant l’ex-puissance coloniale d’avoir “pris parti” pour Kinshasa “bien avant et pendant le conflit en cours en République Démocratique du Congo (RDC).
“Le gouvernement du Rwanda a notifié aujourd’hui le gouvernement de Belgique de sa décision de rompre les relations diplomatiques, avec effet immédiat”, a déclaré le ministère des Affaires étrangères rwandais dans un communiqué. Une décision liée selon Kigali aux “tentatives pitoyables” de Bruxelles de “maintenir ses illusions néocoloniales”. Tous les diplomates belges présents au Rwanda sont tenus de quitter le pays dans un délai de 48 heures, a indiqué Kigali.
La Belgique a regretté de son côté une décision “disproportionnée”, qui selon son chef de la diplomatie Maxime Prévot “illustre que lorsque nous sommes en désaccord avec le Rwanda, il préfère ne pas dialoguer”.
L’apogée des tensions
La Belgique a été l’un des pays les plus critiques de Kigali depuis que la rébellion du M23, soutenue par Kigali, a lancé en décembre une offensive dans l’est de la RDC, qui l’a vu notamment s’emparer de Goma, la capitale du Nord-Kivu, et de Bukavu, capitale du Sud-Kivu.
Bruxelles avait notamment demandé fin janvier à l’Union européenne d’envisager des sanctions contre le Rwanda, accusé de violer la souveraineté de la RDC. La Belgique n’avait pas soutenu la nouvelle aide de 20 millions d’euros octroyée en novembre. Elle s’était abstenue lors d’un vote au Conseil de l’UE. Le Rwanda avait annoncé en février la suspension des programmes d’aide au développement belges dans le pays.
L’UE sanctionne des responsables rwandais
Dans le même temps, l’Union européenne a imposé lundi 17 mars des sanctions contre des chefs militaires rwandais et un responsable du secteur minier, en raison de l’offensive du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Avec (AFP)