Les 10 PERSONNALITÉS UVIRA DE L’ANNÉE 2019

L’an 2019. Uvira bouge. Il change de visage. Sa notoriété accroît. Ce n’est pas un hasard. Ses enfants escaladent les montagnes, sillonnent partout et s’écorchent les orteils. Cette année, le Journal UviraOnline honore dix personnalités qui font avancer Uvira dans l’un ou l’autre domaine. Le journal dressera leur portrait. Certes. Le choix est subjectif. Mais, la rédaction s’est appuyé sur quatre critères : plaidoyer, création, nouveauté et innovation.
Ces personnalités sont issues de cinq champs : Politique, Société, Economie, Diaspora et Divertissements.

Equipe :

Directeur de projet: William Muyuku CEO UviraOnline
Vice-Directeur: Raoul Mashupe et Deo Maheshe (D-MODA Fashions)
Réalisé sur le terrain par Yves Malipo Kabiona Journaliste d’investigation (UviraOnline)
Appuis technique Déo Maheshe (D-MODA Fashions)

Synthèse de la présentation :

  1. Société : André Byadunia Mashaka, alias Mutambula Pipa
  2. Société : conseil local de la jeunesse
  3. Société : Gégé Katana Bukuru, la combattante
  4. Politique : François Masumbuko Rubota, Mtu ni watu
  5. Economie : Gaby Mayaka
  6. Economie : Kiza Muhato, Monsieur social malgré la reconversion
  7. Economie : Pierre Lumbi Okongo, l’hôtelier
  8. Médias : Mutere Kifara, faiseur d’opinion
  9. Divertissement : Brianna Marie Gorette, Bricexie
  10. Diaspora : Shabani Samitamba, la charité sans frontières

Vidéo de présentation

1 Société : André Byadunia Mashaka alias « Mutambula Pipa »

Militant de longue date. André Byadunia est un véritable défenseur des droits des opprimés, les Watambula Pipa. D’abord. Président du CA de la Dynamique Intellectuelle du Territoire d’Uvira. Ensuite. Président du Conseil Territoriale de la Jeunesse pendant six ans. Ce quadragénaire vient d’être élu coordonnateur de la Nouvelle Société Civile de la RDC en territoires d’Uvira et Fizi. En 2019, il a mobilisé des vivres et non vivres pour assister les déplacés de hauts plateaux d’Uvira, Mwenga et Fizi. Or, des familles entières, déracinées de leur habituel cadre de vie, se sont retrouvées dans la rue, sans assistance et subissant la rigueur du climat.

André Byadunia a le sens des biens publics. Licencié en administration rurale, il manie aisément le français. Aussi dénonce-t-il habilement les abus des pouvoirs et le détournement de fonds. Les cas de Mugandu Bellarmin et Wabunga Singa Zebedé  en disent beaucoup. Ces deux anciens administrateurs de territoire ont été mutés urgemment. L’un, en tant que chef d’état civil, exigeait les chaises aux couples et les acheminait à son cabaret. L’autre voulait détourner une jeep, don de la coopération technique belge. En 2009, c’était le tour du FONER. Son directeur territorial en est venu à traduire Byadunia en justice. Mais, le procès est resté pendant.

Le parcours est semé d’embûches. André Byadunia, père de sept enfants, ne se résigne pas. Il a plusieurs fois été incarcéré. Mais, libéré le lendemain, il reprend son bâton et la bataille de plus belle. Ce marxisant est révolté par la situation de la population. Ainsi, dit-il, l’endurance et le patriotisme lui permettent de surmonter toutes les difficultés. En cas d’insécurité, il initie des manifestations. Des colonels ont tombé. Et, le gouvernement central a mis en place un état-major à Uvira.

2 Société : Conseils Locaux de la Jeunesse

La ville d’Uvira dispose de dix-huit comités locaux de la jeunesse. Avant, ces structures collectaient le fonds destiné à l’assistance aux familles endeuillées. Point. C’est tout. Depuis 2019. Leurs missions se sont étendues à d’autres secteurs. Sécurité, emploi, formation et hygiène. En effet, la ville était une proie facile aux vols. Mais, depuis que ces jeunes dénoncent les suspects, la fréquence de maisons visitées chaque nuit a baissé d’un cran. Les voleurs sont arrêtés à tout bout de champ.

A Uvira, la situation d’insécurité conduit aux arrestations arbitraires. Les agents de la police patrouillent chaque soir. Souvent, ils attrapent ceux qui n’ont pas les cartes d’identité. Mais, si le détenu est connu dans l’entité, le comité local plaidera en sa faveur. « Certains sont relâchés illico sans payer un seul francs », a-t-on appris d’un des présidents.

Ces CLJ multiplient des contacts et des partenariats. Ils sollicitent des formations en faveur des jeunes. La Monusco a formé une bonne partie. Les domaines varient : mécanique, informatique, coupe et couture, etc. Par endroit, les CLJ exigent les nouvelles entreprises installées dans l’entité concernée à employer notamment la main d’œuvre locale. Ces jeunes sont très écoutés du grand public. Aussi les travaux communautaires connaissent-ils désormais de l’affluence.

Leur travail n’est une sinécure. A Kavimvira, entre autres, les jeunes se sont battus contre la « spoliation » du terrain de la jeunesse. Ce terrain aurait été vendu par le chef de quartier à Monsieur La Fantaisie, Ministre provincial des infrastructures et affaires foncières. Dans d’autres quartiers, les Présidents sont parfois menacés de mort. C’est notamment le cas de Kasigwa Ruhekenya Robert du quartier Kakombe. Il est en conflit avec la Solidarité des Jeunes pour le Développement Intégré, SOJEDI.

Société : Gégé Katana Bukuru, « la combattante »

Elle défend les droits des femmes. La bataille n’est pas une sinécure. Maman Gégé, c’est ainsi qu’on l’appelle affectueusement, avait créé la Solidarité des Femmes Activistes pour la Défense des Droits Humains, SOFAD en 2001, au plus fort de la guerre du RCD. Cette période est sombre pour les activistes de droits humains. Ces derniers étaient souvent molestés, torturés et tués sans remords.

La dame de fer réalise 56 ans. Mais, elle ne faiblit pas. Son combat a commencé dès la tendre jeunesse. Issue de la famille royale de Kabare, elle entrait en conflit avec les siens. Elle s’interposait contre l’emploi des enfants dans les travaux champêtres. Et, selon elle, contrairement à la coutume, les femmes devraient être rétribuées. Très vite, surnommée rebelle, elle se détache de la famille. Elle poursuivra ses études universitaires en Belgique. Elle retourne au bercail avec une connaissance scientifique pointue.

Sous sa houlette, la SOFAD crée 50 noyaux de paix, 90 clubs d’écoute, 35 groupes de dialogues composés des femmes et des jeunes. En 2018, elle a initié une école de campagne en faveur des femmes candidate d’Uvira et Fizi. Malheureusement, aucune femme n’a été élue. Mais, dit-elle, le combat est progressif.

C’est à ce titre qu’elle a déjà décroché plusieurs prix. D’abord, le Prix de l’action mondiale des parlementaires sur les défenseurs de la démocratie. Il lui a été décerné le 21 novembre 2019 à Praia au Cap Vert. Ensuite, le Front Line Defenders for Humans Rights defender obtenue le 1 mai 2007. Puis, le prix Soroptimist International d’Europe. Il lui a été attribué à Florence/Italie le 16 juillet 2017. Enfin, le Prix Per Anger du Gouvernement suédois qu’elle a reçu à Stockholm le 19 octobre 2017.

Politique : François Masumbuko Rubota, « Mtu ni watu »

La formule Mtu ni watu colle à sa peau. Ce n’est plus un slogan. Mais, une partie intégrante de son être. François Rubota, élu en 2006 et réélu en 2011, avait essuyé un échec en 2018. Pourtant, il avait engagé de fonds colossaux pour la campagne. Surprenant. La sensibilité humaine transcende la colère, les émotions et l’arrogance. En effet, les électeurs venus du Burundi ont été pris en tenailles entre deux frontières. La PAFE exigeait les CEPGL. François Rubota est intervenu mais en vain. Ces électeurs rebroussèrent chemin et s’installèrent à l’église 8e CEPAC/Kilomonie. Un jeune se rappelle : « Honorable Rubota a déboursé ses propres fonds. Nous avons mangé ensemble. Il a dormis à nos côtés, sur une bâche. Le lendemain, le 31 décembre 2018, il nous acheté les CEPGL. Je regrette comme je ne l’avais pas voté. C’était impressionnant. »

Le fils de Kiringye, bardé d’une licence en gestion des institutions de santé et en droit, intervient dans le domaine de l’agriculture et du transport des biens. A côté de cela, il a été directeur administratif de plusieurs institutions de santé notamment à Lemera, Pinga/Nord-Kivu et Panzi/Bukavu. Des actions caritatives sont inscrites dans ses gênes. A cet effet, il a coordonné les activités d’assistance aux déplacés à Goma et aux Pygmées d’Ituri. Sa reconversion en politique date de 2006.

Révolté par la situation qui prévalait dans son Uvira natal, François Rubota se lance en politique. Il adhère au PCBG, postule et gagne les élections provinciales. En 2011, il transhume au Mouvement Social du Renouveau. Il est encore réélu, cette fois-ci aux législatives nationales. Il devient l’un de principaux lieutenants du parti avec Kuye Wa Mulemera et Pierre Lumbi. En 2015, ce dernier fit défection. Il rejoint les frondeurs de la majorité. Mais, François Rubota, fidèle à son obédience politique, devint le Secrétaire Général du Parti. Et, au même moment, Président du regroupement politique Alliance des Démocrates pour le Renouveau.

Ce sexagénaire promet de faire mieux qu’avant. Il est actuellement directeur général de la Caisse National de Péréquation. Incompris des siens, il demande à la population de lui faire confiance. Les résultats de sa lutte seront visibles, conclut-il.

Economie : Gaby Mayaka

 

Economie : Kiza Muhato, « monsieur social malgré la reconversion »

Le parcours de Kiza Muhato est complexe. Mais, dans tous les cas, les traces du social restent indélébiles. Le 21 février 1989. Il initie une coopérative d’épargne et de crédit. La Coopec Kalundu. Elle concurrence les Coopec Uvira et Kasenga. Très vite, ces deux dernières sont trépassées. Pendant une année, Kiza Muhato, diplômé en Gestion des Entreprises obtenu au Cameroun, s’occupe de tout. Comptabilité, caisse, protocole. Rien ne l’échappe. Ce bourreau du travail n’a que 28 ans. Mais, il tient bon.

Les années 1990 ont été cauchemardesques : guerre civile, pillage, les faillites en cascade des banques. L’économie en sort fragile. Pendant ce temps, la Coopec offre de crédit au moindre coup d’intérêt. Aussi de nombreuses familles survivent-elles. La coopérative compte actuellement quatre extensions hormis le siège de Kimanga : Kalundu, Mulongwe, Kavimvira et Luvungi.

Par la suite, il milite dans la société civile. Il en devient le président dans le territoire d’Uvira. Propriétaire des établissements Kiza, il se retrouve, un temps après, à la tête de la FEC (Fédération des Entreprises du Congo). Ce qui le permet de côtoyer plusieurs personnalités.

En février 2019, le fils de Kalungwe verse en politique. Malgré cette reconversion, il garde le sens de la serviabilité. Fidèle au principe : « trop d’impôts, tuent l’impôt », Kiza Muhato, actuel Maire de la ville d’Uvira, hésite à activer toutes les taxes de la mairie.  Il n’en a activé que sept sur les 32 prévues par la loi. Par rapport à la nomenclature officielle, les frais ont été divisés par deux.

Economie : Pierre Lumbi Okongo, « l’hôtelier »

Pierre Lumbi laisse des empreintes derrières son passage. En 2017, ce psychologue clinicien a construit un hôtel de luxe à Uvira. Bahari Beach Hôtel apporte des innovations inédites dans le paysage de l’hôtellerie. Avec ses quatre étoiles, il est l’unique qui dispose d’un ascenseur ainsi que d’une suite présidentielle. Ses clients profitent également d’une piscine et d’une plage donnant directement sur le lac Tanganyika.

L’hôtel booste l’économie locale. « Nous achetons les matières de première nécessité à Uvira. C’est pour encourager les commerçants locaux. Nous ne nous approvisionnons au Burundi que pour les denrées rares », révèle le gérant. A côté de cela, les réalisations sociales de Pierre Lumbi datent de très longtemps. Il fut l’initiateur de la Solidarité paysanne. A travers cette structure, il parvint à construire de bornes fontaines dans la plaine de la Ruzizi. Or, la plupart des ruisselets qui arrosent cette entité sont imbuvables en aval.

Pierre Lumbi connait une ascension politique extraordinaire. A la tête du MSR (Mouvement Social du Renouveau), il s’en était distancé en 2015. Il est parmi les sept frondeurs de la Majorité Présidentielle. Ils exigeaient l’organisation des élections en 2016 et le départ de Joseph Kabila. Crime de lèse-majesté. Il en fut très vite bouté dehors. Les fidèles à Kabila prirent les rênes du parti. De son côté, sans engager des querelles byzantines, il créa le Mouvement Social, (MS).

Pierre Lumbi se rallie à Moise Katumbi, un autre dissident de la majorité présidentielle. Ils sont ensemble partout. Genval, îles de Gorée, Afrique du Sud, Genève, etc. En 2018, au cours de la campagne présidentielle, il est désigné Directeur de campagne du candidat commun de l’opposition. A ce titre, il sillonne partout aux côté de Martin Fayulu. Naguère, Moise Katumbi vient de créer l’Ensemble pour la République. Pierre Lumbi en est le Secrétaire Général.

Médias : Mutere Kifara, « faiseur d’opinion 

La presse fabrique l’opinion. La RTNC a dominé le paysage médiatique d’Uvira pendant très longtemps. Cette chaine publique serinait les discours officiels à longueur des journées. Ainsi, Uvira constituait un terreau fertile des manipulations politiciennes. En 2005, la Radio Le Messager du Peuple naquit. C’est une véritable révolution du palais. Mutere Kifara, taciturne et réservé, en est l’initiateur.

Très vite. Ses ondes attirent la population. L’émission « Amuka Tujenge » relaie les avis de la population sur plusieurs sujets. Chaque jour, vers 19 heures, les postes récepteurs captent quasi-unanimement Le Messager. Aussi sur les couloirs de la radio, homme et femme se bousculent-ils. Chacun tire le drap de son côté. Mais, Mutere Kifara, patriote et très déterminé, garde sa neutralité. Il équilibre l’information. C’est un crédo journalistique. En février 2019, il diversifie ses produits. La télévision Ushahidi émet.

Monsieur Kifara, Directeur de la radio, fut d’abord enseignant avant d’embrasser le journalisme. Il soufflera ses cinquante bougies en 2022. Ce catholique pratiquant est nationaliste. C’est pourquoi il adule Laurent Désiré Kabila et John Pombe Magufuli. Ils sont ses deux politiciens de prédilection. Dans ce cas, il apprécie les stars pamphlétaires à l’instar d’Alpha Blondi.

Divertissements : Marie Gorette Brianna, « l’ambassadrice d’Uvira »

Une quinzaine de singles à son actif. Brianna intervient aussi dans le cinéma.  Elle remporte trophée sur trophée. Décembre 2019, la radio le Messager du peuple vient de la classer meilleure chanteuse de l’année. Cinq ans plus tôt, elle sortait sa première chanson (Karibu Uvira) dont les échos ont résonnait au-delà du territoire d’Uvira. Cette chanson fit la promotion d’Uvira. Elle vante le paysage végétal et animal. Elle glorifie la diversité culturelle.

Brianna, fan de Beyonce et Rihana, est parmi les rares qui produisent ses chansons dans les meilleurs studios de Dares Salam en Tanzanie. Elle a produit un futuring avec Barnaba boy au studio wcb et un autre avec Sentano au studio de yamoko. Au Burundi, elle chantait avec Vishulove au studio Banduboy et la chanson one love sera inaugurée en janvier 2020.

La fille de Kasenga s’ouvre aux autres. C’est son secret de réussite. Pour chanter, dit-elle, « Souvent, j’implique mes parents. Mon propre père me propose parfois des chansons. Je les prends et je les adapte à la mode. Rires. Même au studio, je consulte les collègues. Ils peuvent me proposer des amendements à la dernière minute. » Malgré cette apparente facilité, Brianna a heurté plusieurs blocages au cours de ses activités.

Au départ, elle déplore qu’elle fît l’objet de stigmatisation. Elle était assimilée aux familles aux mœurs faciles. Les sponsors, elle en trouve souvent. Mais, les uns acceptent de l’aider. Au final, ils exigent l’amour. Elle confie : « j’ai eu la chance d’avoir une fille au bas âge. » Pour l’instant, elle ne me laisse pas emporter.

Diaspora : Munyema Samitanga Sami, « la charité sans frontières »

Le monde est plein des barrières. Limites entre Etats ou Provinces. Bornes imaginaires entre tribus ou classes sociales. Munyema Samitanga déconstruit toutes ces catégories qui semblent figées à travers les œuvres de charité. Originaire de Shabunda, il a longtemps vécu notamment à Uvira. Il est maintenant établi au Canada. Il y preste en tant que travailleur forestier.

Emu par la pauvreté, Munyema décide de créer une association, Jeunes du Second Départ. Objectif. Aider les enfants en difficulté à l’instar des orphelins. Aussi, initie-t-il, en août 2016, un orphelinat à Kasambura, dans la Plaine de la Ruzizi. « Ma famille et  moi avons commencé à rassembler des assiettes, des matelas, etc. Je suis allé inspecter le lieu. J’ai demandé une parcelle et on me l’a donnée. Il y avait de la brousse. J’ai construit un petit bâtiment en bois. J’y ai superposé des matelas et je suis parvenu à héberger 52 orphelins ayant perdu les deux parents », nous dit-il. Il en reste 14 sur le site. Mais, d’autres sont assistés à partir de leurs familles d’accueil. En tout, il s’occupe de 54 enfants.

Munyema réalise cinquante-trois ans. Il avait perdu ses deux parents dès le bas âge. Nostalgique, il remémore à tout instant son enfance douloureuse. Ce qui anime son engagement. Aussi estime-t-il que les orphelins méritent un second départ. « J’y vois des avocats, des médecins, des journalistes, etc. », prédit-il. Et d’ajouter : « mes prémices sont en 6ème année. Elles auront leurs diplômes d’Etat bientôt. »

Cependant, le parcours Munyema n’est pas de tout repos. Il essuie des blocages énormes. Selon lui, il a été trahi maintes fois par les paires en 2011 et 2012. Ensuite, en 2016, le dédouanement avait coûté 5 mille dollars. Pourtant, il n’a eu aucun reçu. Il promet de s’investir dès l’année prochaine pour augmenter les chambres.


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