La nouvelle rébellion proclamée au Burundi, les Forces républicaines du Burundi (Forebu), dont l’objectif est de “chasser du pouvoir” le président Pierre Nkurunziza, n’a “aucun avenir”, a réagi jeudi la présidence burundaise.
“Ce n’est pas le premier mouvement rebelle qui naît au Burundi. Il y en a eu d’autres avant lui (…), qui ont tous été étouffés dans l’oeuf, et le Forebu n’a aucun avenir, comme ses prédécesseurs”, a déclaré à l’AFP Willy Nyamitwe, le responsable de la communication présidentielle.
Un ancien officier supérieur de l’armée, le lieutenant-colonel Edouard Nshimirimana, avait annoncé mercredi la naissance du Forebu, qui regroupe selon lui les principaux groupes armés opérant dans le pays.
Depuis l’accession au pouvoir en 2005 du président Nkurunziza – accusé de régner d’une main de fer -, le Burundi a connu plusieurs résurgences de mouvements rebelles qui ont fini écrasés dans le sang.
Le Burundi a connu une guerre civile qui opposa entre 1993 et 2006 l’armée, majoritairement tutsi, à des groupes rebelles hutu, et à laquelle a mis fin l’Accord d’Arusha.
Le lieutenant-colonel Nshimirimana avait justifié la création du Forebu par la volonté de “chasser par la force Nkurunziza du pouvoir pour restaurer l’Accord d’Arusha et la démocratie”.
“C’est un mouvement qui n’a pas de raison d’être et dont les revendications sont illégitimes. Il va connaître le même sort (que les autres) face à la solidarité du peuple burundais”, a insisté M. Nyamitwe.
“Ce mouvement existait bien avant l’annonce officielle de son existence”, a-t-il ajouté. “Il est responsable de nombreuses attaques avortées dont celles sur les camps militaires le 11 décembre”, qui ont fait 87 morts selon un bilan officiel, alors que l’ONU a évoqué un possible bilan de 200 civils tués.
“Il a déjà beaucoup perdu en hommes et en matériel. Il ne fera pas long feu”, a martelé le conseiller présidentiel.
Un embryon de rébellion harcelait depuis plusieurs mois les forces de l’ordre à Bujumbura et en province. Mais sa création n’avait jamais été officialisée et elle n’avait pas de nom.
Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril de M. Nkurunziza – réélu en juillet – à un troisième mandat, que l’opposition, la société civile et une partie de son camp jugent contraire à la Constitution et à l’Accord d’Arusha.
(AFP 24/12/15)