Cet avion deviendrait le poste de commandement du chef des armées russes et de quelques hauts fonctionnaires en cas de guerre nucléaire.
Le “Kremlin volant” ou “l’avion de l’Apocalypse”, tels sont les surnoms donnés au Iliouchine Il-80. Cet avion long de 59 mètres et pesant pas moins de 208 tonnes a été construit au milieu des années 1980, avant la fin de la Guerre Froide, dans un objectif essentiellement stratégique. En effet, il permettrait au chef des armées russes, Vladimir Poutine, de garder le contrôle sur ses armées depuis les airs tout en restant à l’abri des dégâts que peuvent causer une guerre nucléaire.
C’est pourquoi l’Iliouchine Il-80 ne possède aucun hublot pour éviter toute exposition lumineuse et bénéficie d’une protection renforcée sur l’ensemble de ses systèmes. Remarquable par sa bosse au-dessus du fuselage, cette dernière abrite un poste de communication par satellites et liaisons radios. L’Iliouchine Il-80 est également capable de voler plusieurs jours sans se poser, une perche située sous le cockpit lui permet d’être ravitaillée en vol tandis que deux générateurs électriques auxiliaires situés sous les ailes lui permettent de prévenir une éventuelle panne.
Selon nos confrères de BFM TV, l’Iliouchine Il-80 s’inspire de l’avion de ligne Iliouchine Il-86 et coûte en moyenne 500 millions de dollars. Seuls quatre exemplaires ont été construits, dont trois seraient encore opérationnels. Notons toutefois que cet appareil ne vole jamais seul, il est en permanence entouré de plusieurs avions de chasse russes MIG-29 pour maximiser sa protection. Il faut dire que la Russie est un des rares pays du monde à posséder un appareil de la sorte, avec les Etats-Unis et leur Boeing E-4B Nightwatch.
Le 9 mai dernier, l’appareil devait participer au défilé annuel des forces armées de Moscou, événement au cours duquel la Russie célèbre sa victoire sur l’Allemagne nazie en 1945. Sa dernière participation au défilé remonte à 2010 et ce choix n’était pas anodin. Et pour cause, les menaces d’une guerre nucléaire en Occident se font de plus en plus nombreuses depuis l’invasion de l’Ukraine ordonnée par Vladimir Poutine fin février. Mais, malgré sa présence à toutes les répétitions en amont de l’événement, le vol de démonstration n’a finalement pas eu lieu, à cause des “conditions climatiques”.
Source: capital.fr