Opinion : vers la réédition de l’histoire en RDC !

President Kabila looks on during signature ceremonies.
« Le passé est toujours présent », Maeterlinck

On n’invente plus la poudre. L’actualité du moment, c’est de l’ancien oublié. Elle ressemble exactement à celle des années 1990. Le 24 novembre 1965, le colonel Mobutu détrône le président Joseph Kasavubu par un coup d’Etat. Cinq ans après, Mobutu se fait élire de façon créative en 1970, 1977 et 1984. Son quatrième « frauduleux septennat » qui allait débuter en 1991 se heurta à une résistance. La démocratie est déjà sur toutes les bouches. La conférence de Baule (France) de 1990 y est pour quelque chose. Impopulaire, il ne pouvait pas organiser des élections qu’il a perdues d’avance. C’est pourquoi, le Maréchal mit le bâton dans les roues de la commission électorale et les élections ne furent pas organisées. Ce qui lui permit de s’accrocher au pouvoir jusqu’à son éviction le 17 mai 1997.

Le 21 janvier 2001, comme par hasard, Joseph Kabila succède à son père (président Laurent-Désiré Kabila) assassiné cinq jours plus tôt. Kabila fils sera élu « démocratiquement » en 2006 et de façon discutable en 2011 (second et dernier quinquennat qui expire le 19 décembre à 00 heure.)

L’opposition a prévenu du danger de briguer un troisième mandat inconstitutionnel en plein 21e siècle. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, a crié sur tous les toits qu’il s’agissait d’un « procès d’intention » Changement de stratégie. Il faut faire flèche de tout bois pour perturber le processus électoral. Deux faits concrétisent cette ambition : la révision du fichier électoral en cours prendra entre 13 et 17 mois. Ensuite, les élections seront organisées de la base au sommet (locales, municipales, législatives provinciales puis nationales et en fin les présidentielles)

En novembre 2015, le président Kabila convoque un dialogue national qui permettra « d’organiser des élections apaisées ». Ironie d’histoire. Mobutu avait fait de même pour légitimer son pouvoir de l’après mandat. C’est ainsi que la Conférence Nationale Souveraine débuta le 7 août 1991 d’abord sous la houlette de son partisan Kalonji Mutambayi Wa Pasteur Kabongo puis de Mgr Mosengwo Pasinya.

On n’organise pas de dialogue pour en sortir vaincu. Le citoyen Tshimbombo achetait, pour le compte de Mobutu, la conscience des invités à la conférence en distribuant des billets de banque (Van Reybrouck D., 2012 : 511) Aujourd’hui, l’opposition est divisée en pro-dialogue et anti-dialogue. Parmi ceux-ci, la tergiversation des uns et le revirement des autres donnent une matière à réflexion.

Dans les deux cas, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba revient comme l’importante figure de l’opposition. Le 15 août 1992, il est élu premier ministre par la conférence souveraine. A Genval, la plupart des opposants se sont réunis du 8 au 10 juin 2016 autour de lui et ont créé le « rassemblement des forces acquises au changement »

Pour punir ce peuple qui se défait progressivement de son président, le Marechal ferma l’œil à un pillage qui mit à genou l’économie du pays. Le 23 septembre, des soldats du centre des parachutistes de Ndjili se sont mutinés : les boutiques, magasins, maisons des privées furent systématiquement pillés. Du 28 au 30 janvier 1993, le même scénario récidiva. C’est le tour des DSP (garde présidentielle) de se faire de l’argent en pillant les biens publics et des privés. Entre 1990 et 1995, écrit Reybrouck, le taux d’inflation s’élevait à 3616%.

Actuellement, les scandales révélés par les médias ne semblent inquiétés personne. Jaynet Kabila, sœur jumelle du président Joseph, a été citée dans le dossier Panama papers. Le jeune frère du premier ministre Matata Ponyo, Christian a été surpris à l’aéroport de Ndjili avec des biens de valeur estimés à 29 millions de dollars. L’épouse du même Matata était soupçonnée d’expatrier de fonds en Europe en transitant par le Maroc. Mais dans tous ces cas, les médias bêlent, cri à tue-tête et taisent.

Les travaux de la conférence souveraine se sont soldés par la mise en place d’un gouvernement de transition. Sur 2 800 représentants, 453 deviennent membres du Haut Conseil de la République-Parlement de Transition. Que nous réserve le fameux dialogue tant voulu par le président Kabila ? Wait and see !

UO: Yves Malipo Kabiona

 

 

 

 

One Comment on “Opinion : vers la réédition de l’histoire en RDC !”

  1. Bonjour chers journalistes d’uvira on line. Je ne manquerai pas de vous felicitez de vos efforts que vous etez entrain de fournir pour que nous puissons etres actualiser des evenements qui se passent dans les pays des grand-lacs. Jesuis le ressortisant d’uvira mais refugie base en zambie. Jeasuis toujour actualise via uvira on line. Hier vous m’aviez envoie l’information de kigongo, comment un motard etait parveni a etre tue par des personnes en uniforme. Je n’ai rien a vous donner mais le boulo que vous entrain de faire, jehovah mon Dieu vous payera un jour. Mes sincere salutations a toute votre staff. Kasongo kabwela

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