RDC : les alliances de l’opposition ne rassurent pas

[br] L’opposition congolaise est en face d’une Majorité Présidentielle prête à tout pour s’accrocher au pouvoir. Elle a la police, l’argent et la justice à son avantage. Ainsi multiplie-t-elle de stratagèmes pour affaiblir l’opposition à coup d’intimation, d’harcèlement judiciaire et de débauchage politique. A l’opposition. Elle semble bouger les lignes. Pourtant, elle est sérieusement agitée, inorganisée et fragilisée par des luttes de positionnement.

Opposition sans Katumbi « vaut un penny » et vice versa

Le 12 mars 2018. Adolph Muzito et Lugi Gizenga, cadres du PALU, s’affichent aux côtés de Vital Kamerhe et Evè Bazaiba. Le divorce de la MP-PALU est consommé. Joli coup. Hélas ! La joie est éphémère pour les opposants. Ce jeudi 15 mars 2018, le Président Kabila rencontre Antoine Gizenga. Il sauve le navire. Il commençait à couler. Le même jour, les initiateurs du rapprochement PALU-Opposition sont exclus du parti.

Du côté opposition, le ciel bouge encore. L’UNC-MLC-UDPS se consulte et sort un communiqué conjoint sur une possible coalition. Le parti de Gizenga est absent. Face à ce rétropédalage, Moise Katumbi peut présenter deux apports majeurs : argent et popularité. Cette alliance est à court de moyens.  Dans leur communiqué, ils s’en sont remis au Gouvernement pour financer leurs activités conformément à la loi. Leurre. Kabila n’est pas un attardé mental. En plus, Moise Katumbi a drainé la plupart des formations politiques du Rassemblement/Limete, notamment Pierre Lumbi, président du Conseil de Sage, Olivier Kamitatu, etc. Ces divisions ne font que renforcer la Majorité Présidentielle.

« Epée de Damoclès » sur la tête de Katumbi

La plupart d’internautes s’interrogent sur les conditions de déplacement de Katumbi en Afrique du sud sans passeport biométrique congolais. Ce qui semble confirmer les rumeurs qui courent sur sa triple nationalité: congolaise, zambienne et italienne. Aujourd’hui, la Majorité brandit cet argumens pour l’écarter de la course aux présidentielles.

Et, pour cause, d’aucuns pensent que Katumbi est à même de changer la donne politique. Apparemment, il est adulé et adoré. L’une des vidéos sur sa rencontre au pays de Mandela décrit l’ambiance. Les hommes et les femmes entonnent en chœur de chanson à la gloire de Katumbi, balançant de drapeaux, bougeant de haches. Les graffitis sont imprimés sur les murs de la salle montrant l’ombre son ombre au micro. Si cette hypothèse de nationalité ne tient pas, la Majorité brandira encore la condamnation dont il a été victime en 2016.

La composition de sa plateforme pose aussi problème. En principe, une plateforme doit se former autour d’une vision unique. Pourtant, celle des congressistes consiste à ramasser le plus de voix possible aux échéances électorales de décembre 2018. Ce qui est antithétique avec la démocratie. Le pays risque de sombrer dans « l’ingouvernabilité » parce que les partis qui forment sa coalition n’ont pas la même idéologie: les indépendants, les marxistes-léninistes, les socio-démocrates, les droitistes, etc.


UviraOnline.

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