La dette publique est soutenable jusqu’à un certain seuil. La RDC peut-elle se permettre à s’endetter de plus? (Réponses du Prof. Espoir Kamanda PhD)

La RDC peut-elle se permettre de s’endetter? Il y a un danger à éviter car à un certain niveau la dette devient nuisible à la croissance économique. Mais il faut être dans un seuil acceptable d’endettement et les fonds doivent être investis dans des secteurs productifs. C’est ce que pense ESPOIR KAMANDA, Docteur en économie.  Nous vous invitons de le couvrir dans un papier qu’il vient de publier.

Découvrons d’abord cet économiste qui fait la une aujourd’hui, pendant que le prix Nobel d’économie vient d’être décerné à d’autres chercheurs dans ce domaine. Les résultats que vous allez lire ont été produits par Dr ESPOIR KAMANDA Delphin dans une recherche menée sur la RDC et la dette publique intitulée ” Étude des impacts dynamiques de la dette publique sur la croissance économique en République démocratique du Congo : un cas de régression quantile sur quantile.”  C’est de l’économie pure.

Pour le connaitre, il est Docteur en Economie de la prestigieuse Université de Johannesburg UJ en Afrique du Sud. Sa compétence et la qualité de son travail bien fait lui ont valu des reconnaissances comme jeune congolais retenu dans cette université comme enseignant chercheur à School of economics et est chercheur au Centre de recherche en économie publique et environnementale (PEERC) de l’Université de Johannesburg en Afrique du Sud.  L’auteur a une grande immersion dans des projets de recherche où il publie et effectue des recherches couramment. Il a à son actif, plusieurs bons articles publiés dans des revues de rangs élevés bien cotés au standard international à consulter su Espoir Kamanda Delphin on google scholarActuellement il est sollicité dans plusieurs Universités de la RDC dont certaines de Bukavu, à l’Université Evangélique En Afrique UEA où il enseigne au Master en économie le cours d’économétrie de données de panel et à l’Université Officielle de Bukavu UOB où Il vient d’intégrer l’équipe de recherche et d’enseignants. Il fait partie des rares chercheurs de confiance en économie et enseignants d’économétrie en RDC.

Il  (KAMANDA) est aussi engagé dans la politique active. Comme jeune politicien, Il a été élu massivement député National au législative de 2023 dans son territoire natal à Uvira à l’Est de la RDC. Siège qu’il n’occupera que quelques mois avant d’être remplacé par un autre candidat de l’UDPS sa famille politique.

Dans cette publication parue à la revue Munich Personal RePEc Archive MPRA, il montre que la dette publique bien que sujet de controverse sur la façon dont elle pèse sur les économies des pays à faibles croissances, il n’en est pas le cas au seuil faible d’endettement.

Du début des années 1980 jusqu’à la fin des années 2000, la République démocratique du Congo (RDC) a connu une grave situation de surendettement, ce qui a donné lieu à un allègement de la dette dans le cadre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Étonnamment, le ratio dette/PIB de la RDC a augmenté de manière significative, passant d’environ 6,4 milliards de dollars US en 2019 à 10,4 milliards de dollars US en 2022. Dans cette optique, nous avons

Dans cet article le Professeur ESPOR KAMANDA étudié les impacts à long terme de la dette publique sur la croissance en examinant si le lien entre la croissance de la dette et la croissance est variable dans le temps et dépend de l’état. Contrairement à la littérature existante sur les études spécifiques à chaque pays qui utilisent des approches paramétriques, nous avons utilisé le nouveau cadre non paramétrique de régression quantile-n quantile (QQR) pour découvrir la non-linéarité de l’effet de la dette publique sur la croissance en utilisant des données couvrant la période 1970-2022.

Les résultats ont révélé des effets asymétriques de la dette publique sur la croissance à travers les quantiles de croissance du PIB. Plus précisément, Il a constaté des impacts positifs de la dette publique dans les quantiles inférieurs (0,05-0,3) et intermédiaires (0,4-0,6) du PIB, couplés aux quantiles inférieurs du ratio dette/PIB (0,05-10). De plus, le coefficient de pente devient négatif dans presque tous les quantiles du PIB, couplés aux quantiles inférieurs (0,2-0,3), intermédiaires (0,4-9,6) et supérieurs (0,7-0,95) du ratio dette/PIB. Pour vérifier la robustesse de nos résultats, nous avons

Pour mesurer la robustesse des résultats, Prof Kamanda a utilisé la régression Markov Switching (MS) et les résultats étaient cohérents avec ceux de l’approche QQR. Les implications politiques pour une croissance robuste en RDC sont fournies.

A notre avis, l’étude que mène ESPOIR KAMANDA à présent, bouleverse les théories économiques de Modigliani et Miller de 1961 et Diamond en 1965 qui postulent que l’endettement est non préférable pour un pays. En disant selon eux que les dettes publiques ont une conséquence néfaste sur la croissance économique d’une Nation.

Il prouve, à travers sa recherche qu’il est fondamental d’appréhender la question de la dette publique par rapport à la viabilité budgétaire pour un développement économique robuste et durable dans les économies en développement.

Le rôle de l’État étant d’assurer la viabilité de la dette, la théorie économique prédit que des niveaux élevés de dette publique pourraient avoir des effets négatifs sur la croissance. Cependant, au cours des dernières années, les idées d’un seuil de ratio de la dette au PIB et les impacts non linéaires de la dette publique sur la croissance économique ont fait l’objet d’une attention considérable de la part des recherches.

En effet, D’après d’autres études de ses pairs économistes, les décideurs politiques veulent connaître le seuil de la dette publique pour élaborer des politiques qui maintiennent la dette à des niveaux gérables, garantissant ainsi que l’économie reste stable et que le gouvernement peut continuer à financer les services essentiels sans emprunts excessifs. C’est le cas de Rahman et al dont il fait référence en 2019.

« Les travaux fondateurs de Reinhart et Rogoff en 2010 présentent un cadre plus élaboré étudiant l’impact à long terme de la dette publique sur la croissance économique des pays. Les deux auteurs montrent que, même si le lien entre la dette publique et la croissance d’une économie semble relativement faible à certains niveaux d’endettement, la dette est particulièrement liée à une croissance faible lorsqu’elle dépasse 90 % du PIB.

Conclut-t-il.

TOYI MIREFU Théodore