RDC: des armes nord-coréennes aux mains de casques bleus congolais, selon l’ONU

Un rapport confidentiel du comité des sanctions de l’ONU affirme que Pyongyang aurait fait parvenir des armes à l’armée régulière congolaise (FARDC) et aux casques bleus congolais. Il s’agit d’une violation des sanctions qui touchent la Corée du Nord et qui lui interdisent de vendre des armes. Comment ont-elles pu se retrouver en RDC ?

Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau

monusco

C’est au cours d’une mission en République démocratique du Congo que les experts onusiens ont découvert que des armes fabriquées à Pyongyang se trouvaient dans les mains de casques bleus et de policiers congolais dépêchés en République centrafricaine. Des officiers leur ont aussi expliqué que ces pistolets nord-coréens armaient certains d’entre eux au sein de l’armée régulière congolaise.

Comment ces armes ont-elles pu rejoindre la RDC alors que la Corée du Nord est sous le coup d’une série de sanctions très sévères, l’empêchant de vendre des armes ou d’entraîner des forces armées ?

Le rapport affirme qu’un lot d’armes serait arrivé au début de l’année 2014 dans le port industriel de Matadi. Des pistolets seraient en vente au marché noir.

Les officiers congolais ont expliqué qu’une trentaine d’instructeurs nord-coréens se seraient rendus en RDC la même année pour former la garde présidentielle et les forces spéciales.

Sommés de s’expliquer, Kinshasa et Pyongyang ont refusé de livrer des informations sur cette coopération militaire interdite par le Conseil de sécurité de l’ONU.

« Un mensonge »

« Ces armes n’existe pas et je m’étonnerais que ces militaires existent, répond Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement de la RDC.Bien sûr il se peut que ce soit des militaires qui aient été manipulés ou corrompus pour dire des choses qui ne sont pas vraies contre leur propre pays. Ca peut exister la trahison, souligne-t-il en insistant : C’est un mensonge cousu de fil blanc. Il n’y a ni armes nord-coréennes ni formations par des militaires nord-coréens, ni présence d’une coopération militaire avec la Corée du Nord. »

Et le porte-parole du gouvernement d’évoquer « un coup fourré » après l’arrêt de la Cour constitutionnelle autorisant le président Kabila à rester en fonction après 2016 en cas de report de l’élection.

Par RFI