Le récent procès du prétendu coup d’État manqué du 19 mai, dirigé par Christian Malanga, est l’illustration parfaite de la déliquescence de la justice congolaise. Ce procès, largement relayé par les médias d’État, semble davantage un spectacle grotesque qu’une véritable enquête judiciaire. La manière dont les faits ont été présentés et les accusations portées soulèvent d’importantes questions sur la compétence des autorités judiciaires congolaises.
Le tribunal, à l’image de ce que l’on pourrait attendre d’une “République bananière”, a offert un spectacle indigne : un ministère public dont les arguments frôlent l’absurde, des juges médiocres, et un cadre dégradé à faire rougir le pays. Ce qui choque davantage, c’est la diffusion de ce procès sur les chaînes nationales. Comment un tel niveau de légèreté peut-il être toléré ?
L’enquête elle-même semble avoir été menée à la va-vite, sans preuves tangibles, avec des accusations basées sur du vent. La défense des accusés, dont le compatriote Jean-Jacques Wondo, s’est retrouvée à batailler contre des éléments aussi faibles qu’inexistants. Wondo, qui risque la peine de mort, se retrouve ainsi otage d’un système judiciaire faussé, alors qu’aucune preuve sérieuse ne le lie au complot allégué. Son seul crime semble être d’avoir eu des opinions contraires à celles du pouvoir.
À l’aube de l’annonce du verdict, l’espoir réside dans un acquittement total de Wondo et des autres accusés. Car au-delà des querelles politiques, ce sont des vies humaines qui sont en jeu. La justice congolaise doit montrer qu’elle peut être autre chose qu’un simple outil de répression.
Dans ce climat de peur et d’incertitude, il devient crucial que les voix s’élèvent pour dénoncer ces abus. La place de Wondo est auprès de sa famille, et non dans une prison qui sert plus à écraser qu’à redresser.
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Patrick Mbeko,
Politologue canadien d’origine congolaise
et spécialiste des enjeux géopolitiques de la région des Grands Lacs Africains
