Tribune : Papy PUNGU au Gouvernement, le FCC-CACH tape juste. Et, alors ?

Par Yves Malipo Kabiona

Les échos du nouveau gouvernement sont favorablement accueillis aux quatre coins de la planète. Au Burundi et à Uvira (Province du Sud-Kivu), les congolais se frottent les mains et attendent le changement. Yves Malipo Kabiona, communicateur du PPRD/Burundi, livre ses impressions sur l’un des membres du Gouvernement : Papy Pungu Lwamba.

D’aucuns attendaient le nouveau gouvernement depuis belle lurette. Les cœurs battaient au point de fendre les poitrines à chaque rendez-vous manqué. Les auditeurs, postes récepteurs accrochés aux oreilles, zappaient fébrilement d’une chaîne à l’autre. A la fin de la tranche d’information : « rien sur le gouvernement », se disaient-ils désespérément. Le 26 août 2019 fut un jour nouveau. L’opinion a rejeté, avec un brin d’espoir, le souffle retenu depuis près de sept mois. Désormais, soixante-six membres siègeront au conseil des ministres. Parmi eux, Papy Pungu Lwamba, vice-ministre des ressources hydrauliques et électricité, retient mon attention.

 Dynamisme et nationalisme de l’homme

Papy Pungu réalise plus de quinze ans au PPRD. Durant son parcours, il a fait preuve de loyauté envers non seulement l’Autorité morale mais aussi la République. En 2017-2018, bâton de pèlerin en mains, il a sillonné les coins et recoins du pays prêchant l’amour de la patrie et l’unité de la jeunesse. Pendant la même période, certains compatriotes invitèrent les « souris » de dehors pour déstabiliser la RDC. Mais, Pungu ne se laissa pas faire. Aux côtés des « Jeunes leaders », cellule de base du PPRD dont il est l’initiateur, il s’est battu contre vents et marrées pour stopper net la montée de la déstabilisation des institutions légitimes du pays. Ces actions ont valu à Pungu et ses amis le surnom des « bérets rouges ». Hélas ! Une certaine presse internationale, acquise à la cause des valets des impérialistes, maniait ce symbole « rouge » à l’envers. Le calendrier électoral, légèrement modifié, a été respecté et, à présent, le pays a de nouvelles institutions. Fallait-il embraser le pays ? Ceux qui étaient du bon côté de l’histoire sont connus.

Et, alors ?

Peut-on appréhender les réalités à partir d’un bureau climatisé à mille lieues de la base ? Papy Pungu est actif sur terrain. C’est un talent que la plupart n’ont pas. Aussi suis-je convenu qu’il sera à même de relever les défis de son secteur face aux théories « honteuses » qui font florès en matière de l’administration publique. La politique du ventre, s’il faut emprunter le terme à Jean-François Bayart, fait défaut. A la base, les financements publics sont facilement détournés à des fins particulières. Désormais, je le crois bien, Papy Pungu débusquera tous ces détourneurs. Ainsi, il sera un modèle en matière de lutte contre la corruption.

Je prends une étude de cas. Uvira baigne carrément dans le lac Tanganyika. Il est ensuite drainé par quinze rivières et plusieurs ruisseaux. Toutefois, la « Regideso » est incapable de raccorder tous les coins. Certains quartiers passent trois mois sans une seule goutte d’eau. La population puise de l’eau dans les rivières. Elle en boit sans y verser des purifiants. Ainsi, les gens sont en proie aux dysenteries et au choléra qui sont à l’œuvre « lentement mais sûrement ». Le dernier rapport du territoire d’Uvira indique que les cas d’infections urinaires sont légion. Près de neuf mille personnes en ont souffert en 2018. En 2006, a-t-on appris, les fonds ont été déboursés pour réhabiliter la Regideso. Mais, depuis, rien de concret.

Du côté de la SNEL, le constat est le même. C’est le barrage érigé sur la Ruzizi qui alimente Uvira. Mais, l’électricité transite par le Burundi laissant toute la partie septentrionale dans l’obscurité. D’ailleurs, l’électricité reste un luxe même dans la prétendue ville alimentée. Les coupures intempestives impactent les activités économiques qui tournent au ralenti. A titre d’illustration, les garages et les postes de soudures ferment définitivement les uns après les autres. Les jeunes, de leur part, adoptent une stratégie de débrouille. Ils se servent ou volent les files d’alimentation (surtout en cuivre) pour le revendre. Cette situation est « crisogène ». Les factures ne tarissent pas. Pourtant, les plus chanceux se contentent de la lumière une fois par semaine.

L’avènement de Papy Pungu Lwamba au gouvernement présage le changement dans les secteurs de l’eau et de l’électricité. Il détient les clés du décollage de ce pays. Une main d’œuvre malade (faute d’eau propre) ne peut pas développer un pays. Et, une main d’œuvre saine a besoin d’électricité en permanence pour ses activités. Le FCC-CACH a tapé juste. Wait and see.

 

 

 

 

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