République du Kivu : la face cachée du projet de terrorisme international en RDC pour la survie d’un capitalisme en péril.

 

Pour comprendre les enjeux de la balkanisation de la RDC, aujourd’hui transformée en une indépendance du Kivu, il faut étudier la genèse des conflits et rebellions interminables qui ravagent cette région depuis des décennies.

D’où viennent ces rebellions ?
Qui financent et arment ces groupes ?
Comment réagit la fameuse communauté internationale face aux massacres et tueries qui ravagent l’Est de la RDC ?
À qui profite l’instabilité du Kivu ?
Le complot international de la balkanisation de la RDC est un secret de polichinelle. Ce plan qui visait au départ de détacher le Kivu (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema) du reste du Congo, s’étend aujourd’hui sur un vaste projet de morcèlement de ce pays en plusieurs parties.

Si le Rwanda a toujours été pointé du doigt pour son implication active dans le soutien aux groupes armés de l’Est de la RDC, c’est simplement parce que ce pays est utilisé comme un David contre Goliath. Le pays de Paul KAGAME ne peut jamais à lui seul envoyer un seul de ses soldats sur le sol congolais ou du moins, apporter un quelconque soutien à une rébellion. Cette fausse piste de laquelle partent tous les rapports internationaux qui cherchent à semer la confusion dans les têtes des congolais, a toujours été exploitée par l’Occident pour renforcer sa présence militaire en RDC à travers la MONUSCO. C’est totalement faux. Il faut simplement reconnaître que le Rwanda n’est qu’un simple instrument utilisé par l’oppresseur.

Face aux tueries et massacres des populations du Kivu, la réponse de la communauté internationale a toujours été exprimée à travers des diversions telles que : nous demandons au gouvernement de protéger les civils, nous demandons le renforcement du mandat de la MONUSCO, … Ces réactions ont une signification simple : plus vous faites de la résistance, plus vous vous faites massacrer

Ceux qui tirent profit des atrocités commises sur les populations du Kivu, ce sont les multinationales européennes et américaines, qui font même survivre l’économie de leurs États; sans lesquelles, par conséquent, on ne parlerait pas des industries de fabrication des téléphones portables et des ordinateurs. Ces vérités doivent être connues avant toute autre analyse sur les enjeux d’une république du Kivu.

Revenons sur le plan Sarkozy.

En février 2010, Nicolas Sarkozy brandissait son plan aux congolais, basé sur une théorie complètement folle et pleine d’insolence : partager des richesses minières dont regorge l’immense Kivu avec le « petit » Rwanda. Mais que signifiait « partager » pour monsieur Sarkozy.

Là aussi, un congolais peut s’interroger : avec quel pays la France partage-t-elle ses richesses ? Est-ce avec le Rwanda que la RDC devrait partager ses richesses ou avec les pays occidentaux, selon l’esprit des propos de l’assassin de Mouammar KADHAFI ? Visiblement, Sarkozy ne parlait pas du Rwanda.

Pour survire et continuer de faire tourner l’économie européenne et américaine, les capitalistes n’ont pas besoin d’une RDC stable et émergente. Là encore, il faut comprendre ce que c’est le capitalisme pour savoir ce à quoi aboutira une indépendance du Kivu. C’est un Kivu instable et en proie aux tueries et aux massacres à répétition qui profitera mieux aux multinationales occidentales parce que les investissements dans la guerre sont plus rentables que les investissements dans la paix en Afrique en général et en RDC en particulier. Donc, même indépendant, le Kivu ne sera en paix que lorsqu’il n’y aura plus de l’or, du diamant et de la cassitérite sous son sol. Dois-je vous rappeler que ce qui intéresse le capitaliste, ce sont les millions que lui rapporte un investissement. S’il faut pérenniser Ebola ou Coronavirus pour renflouer ses comptes, s’il faut faire égorger les innocents pour exploiter paisiblement le pétrole, il le fait. Ce qui compte pour lui, ce n’est pas la vie d’un humain, moins encore celle d’un congolais qu’il appelle encore nègre, mais son capital.

Avant de demander l’indépendance du Kivu, posez la question aux iraquiens pour qu’ils vous disent comment est né le groupe État Islamique. Avant d’avancer, posez la question aux yéménites pour qu’ils vous racontent les vraies causes de leur malheur. Ne vous arrêtez pas, allez en Syrie pour comprendre le vrai motif de la destruction de ce pays contrairement à ce que raconte RFI et France24. Faites un pas en avant, posez la question aux libyens de ce qui leur avait été promis avant qu’ils n’accompagnent Sarkozy dans la destruction de leur pays. Posez aussi la question aux maliens pour qu’ils vous disent ce qui se cache derrière Boko Haram.

Regardez la souplesse avec laquelle les médias occidentaux avaient récupéré la revendication d’une attaque du groupe État Islamique à la frontière avec l’Ouganda.

La Deutsche Welle écrivait, le 24 mai 2019 : Dans l’Est de la RDC, rebelles ADF et État Islamique livrent-ils le même combat ?
Jeune Afrique postait, le 19 avril 2019 : pour la première fois, le groupe État Islamique revendique une attaque sur le territoire congolais
Vous aurez certainement d’autres contenus relayés par les médias occidentaux pour bien analyser la manière dont ce sujet avait été traité par leurs spécialistes. Ils avançaient tous presque un même message : le chaos. Mais pour quel but ?

Ceux qui pensent que l’indépendance du Kivu profitera aux kivuciens si elle vient des kivuciens eux-mêmes, se trompent et ont une mémoire très courte. Voici une réponse que je leur propose : que ça vienne de nous ou pas, la balkanisation de la RDC ne nous profitera en rien. Certains en jouiront bien-sûr, un petit groupe, comme c’était le cas dans un passé proche, mais la majorité des kivuciens en souffriront pendant au moins cent ans avant de devenir des apatrides et des sans abris.

Même de simples questions suffisent pour leur faire comprendre que ce sera le début d’une crise qui ne se terminera pas avant un siècle : comment sera constituée l’armée dans une région qui compte plus de 200 groupes armés locaux et étrangers y compris les ADF ? comment s’organisera la composition de la police ? quelle sera la capitale de cette république ? que deviendra le pouvoir coutumier ?

Voici comment fonctionnera ce plan qui subit régulièrement des améliorations et des adaptations dans les laboratoires occidentaux :

Le Kivu sera indépendant : Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema. Les crises de leadership débuteront immédiatement et prendront au moins une dizaine d’années pendant lesquelles l’exploitation des minerais se fera en vitesse. Après cette dizaine d’années, le Sud-Kivu revendiquera son autonomie. Il en sera de même pour le Nord-Kivu et le Maniema. Les États-Unis et l’Union Européenne récupéreront chacun son territoire. La Chine et la Russie se tailleront aussi la leur qui se présentera comme anti-capitaliste. Ce processus prendra à son tour plusieurs années. Comme la paix ne favorisera pas l’exploitation des minerais, ils opposeront les sudkivuciens entre eux et se diviseront en deux blocs en fonction des rapprochements culturels et linguistiques. il en sera de même pour le Nord-Kivu qui aura certainement une autre appellation autant que le Sud-Kivu et le Maniema. Seule la partie restée fidèle aux russes et aux chinois connaîtra le vrai développement avant de se faire écraser par la convoitise de ses voisins. Tous ces scénarios s’étendront sur au moins un siècle après quoi viendra la grande détresse liée aux conditions climatiques qui se seront sérieusement dégradées et auxquelles ces peuples ne feront pas face à cause de la misère. Il n’y aura plus de forêt, de l’or, diamant ou cassitérite. Tout aura été exploité et la nature détruite.

Que dire alors ? Le seul grand problème de l’homme africain et surtout congolais, c’est son manque de vision et de planning à long terme. Il ne pense donc pas à sa progéniture après cinquante ou cent ans. Il prend des décisions en fonction de ses intérêts immédiats. Il est dans une sorte de dictature à court terme qui ne lui permet pas de réfléchir au-delà de son présent.

Je parle aux congolais, à la race de Lumumba et Mzee Laurent Désiré KABILA : ne trahissez pas le Congo. Notre force est dans notre unité. L’unité dans la diversité, l’unité dans les contradictions et la diversité des idées. S’il y a une bataille à faire entre nous, c’est la bataille des idées. C’est là que les faibles se soumettront aux forts sans chercher à nuire à l’intangibilité du territoire nationale. Vouloir une indépendance pour le Kivu n’est qu’un aveu d’échec et d’impuissance, une pire lâcheté.

Si l’Est cherche aujourd’hui à se séparer de l’Ouest, c’est parce que les leaders politiques de l’Est qui ont géré la res publica avaient servi leurs poches, leurs enfants et leurs alliés étrangers au lieu de préparer la jeunesse dans sa globalité à prendre la relève. Malheureusement ils n’ont plus rien à sauvegarder. Ils sont prêts à tout faire sauter. La solution est donc ailleurs, pas vraiment dans la balkanisation. Nous devons tirer les conséquences de l’insolence de nos ainés pour repenser une nouvelle manière de faire.

Ne trahissez pas le Congo, l’Amérique et l’Europe vous aideront à allumer le feu, mais ne vous accompagneront pas pour l’éteindre.

Lu pour vous.

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