Quelques semaines après sa nomination, Mandisa Maya, a pris ses fonctions de présidente de la Cour constitutionnelle ce 1er septembre 2024. Jusque-là, vice-présidente de la Cour suprême de son pays, la juge Mandisa Maya, 60 ans, devient ainsi la première femme à être propulsée à la tête du pouvoir judiciaire.
La désormais «Chief Justice» (juge en chef) a été nommée par le président Cyril Ramaphosa à la tête de la Cour constitutionnelle Sud-Africaine en juillet 2024. Elle remplace ainsi Raymond Zondo, à la tête de l’instance suprême. Ce dernier prend sa retraite.
Maya, était auparavant juge président de la Cour suprême d’appel, la deuxième plus haute juridiction d’Afrique du Sud, avant d’être promue à la Cour constitutionnelle. Elle a été la première femme noire à être nommée juge à la Cour suprême d’appel et la première femme à être nommée vice-présidente puis présidente de cette cour.
M. Ramaphosa a proposé la candidature de Mme Maya au poste de juge en chef en février dernier et elle a été auditionnée par la commission des services judiciaires en mai. La commission l’a recommandée et a indiqué que sa nomination « constituerait une étape importante pour le pays », a déclaré M. Ramaphosa dans un communiqué.
D’après Thoba Poyo-Dlwati, présidente de la branche sud-africaine de l’Association internationale des femmes juges, cette nomination ‘’est la reconnaissance du fait que les femmes sont tout aussi capables d’assumer des postes de chefs, tout en haut d’une des branches du pouvoir de l’État. Si l’on regarde, par le passé, en 1994, il n’y avait qu’une poignée de femmes juges sur 174 postes, et aucune n’était noire. Désormais, aujourd’hui, sur 248 postes, 115 sont des femmes’’.
‘’ Alors, bien sûr, il y a encore beaucoup de progrès à faire. Par exemple, sur les quinze magistrats qui gèrent les plus Hautes cours, seuls cinq sont des femmes. Mais je pense qu’avec le temps, nous parviendrons à améliorer les choses et à avoir les mêmes postes. Il faut juste continuer à s’assurer que les discours et les stéréotypes changent. Cette nomination nous donne donc de l’espoir et nous inspire, en tant que femmes magistrates, et c’est aussi une source d’inspiration pour les générations à venir’’.
Née le 20 mars 1964 dans la province du Cap-Oriental, Mandisa Maya a été présidente de la Cour suprême d’appel de 2017 à 2022 avant d’être élevée au rang de juge en chef adjointe de l’Afrique du Sud en septembre 2022. Elle a rejoint la magistrature en mai 2000 en tant que juge de la division Transkei de la Haute Cour d’Afrique du Sud et a été élevée à la Cour suprême d’appel en 2006.
Maya a commencé sa carrière juridique dans le Transkei, où elle a travaillé comme procureur et conseillère juridique de l’État jusqu’à ce qu’elle soit admise comme avocate en 1994. Le président Thabo Mbeki l’a nommée à la Haute Cour de Mthatha en mai 2000 et à la Cour suprême d’appel en juin 2006. Au sein de la cour d’appel, elle a été nommée à la vice-présidence en septembre 2015 et à la présidence en mai 2017, succédant à Lex Mpati à ces deux postes. Elle est la première femme noire à siéger à la Cour suprême d’appel, ainsi que la première femme vice-présidente et la première femme présidente de la Cour.
Maya a grandi dans une région rurale de la province du Cap-Oriental, en Afrique du Sud. En 1989, elle a obtenu une bourse Fulbright pour faire un master en droit à l’université Duke aux États-Unis, une réussite incroyablement rare pour une jeune femme noire à l’époque de l’apartheid et de la ségrégation raciale en Afrique du Sud.
Tiré du site d’Afriquinfos