Election oui. Wumela non. Devant la foule, le message de Joseph Kabila à la population de Kalemie était clair. La présidentielle aura bel et bien lieu comme tous les autres scrutins. Il prouve également que le successeur de son père commence à intégrer qu’un jour, il sera obligé de passer la main. Mais dans le décryptage de son discours, beaucoup d’opposants peinent à le croire. Il l’a toujours dit mais les actes posés par son entourage démontrent le contraire. Dans la symbolique, la parole d’un chef vaut quand même quelque chose.
Face à la pression accrue de la communauté internationale, le président Kabila ne pouvait que rassurer, analyse un diplomate. J’ai entendu les gens dire Wumela, moi, je vous assure qu’il y aura élections, a-t-il dit en swahili après s’être fait escorter de l’aéroport au lieu du meeting par une foule innombrable. Premier pari pour Kabila. C’est la réussite de l’enrôlement que la Ceni s’apprête à lancer début juillet. Il doit pousser le gouvernement à débloquer tous les moyens. Ensuite, il doit se déclarer non partant pour ne pas fausser le jeu quand la centrale électorale publiera le calendrier électoral global après la révision du fichier électoral, insiste un des leaders du G7.
Deux fois élu à la magistrature suprême, le chef de l’état sait parfaitement bien que le pire est à craindre, si le processus démocratique est bloqué. Pour apaiser l’opposition, il a assuré que les élections auront lieu dans tout le pays. ‘‘Nous sommes en démocratie et nous devons organiser des élections dans tout le pays’’, a souligné Joseph Kabila pour qui le processus électoral prendra la vitesse de croisière avec l’opération d’enrôlement des électeurs. D’où son appel à l’ensemble de congolais à aller se faire enrôler massivement. L’inconnu demeure cependant la date pour la tenue de la présidentielle.
Sur le sujet, le chef de l’état est resté muet. Et le fait qu’il n’ait pipé mot sur cette question fondamentale qui détermine son avenir politique, les suspicions persistent toujours. Si les occidentaux acceptent tacitement un court glissement post-dialogue mais ils nourrissent des réelles craintes de voir le président Kabila se maintenir au pouvoir après ses deux mandats constitutionnels. Pour les ténors de la Dynamique de l’opposition, le 19 décembre 2016, c’est la fin de règne de M. Kabila et son départ du pouvoir.
Il peut faire semblant en multipliant les beaux discours ou de bonnes intentions, la constitution lui interdit de se représenter ou d’aller au delà de son dernier mandat. A la Majorité, on dénonce ce qu’on qualifie de procès d’intention. Pour Lambert Mende, nulle part dans la loi fondamentale, il est demandé au chef de l’état de se prononcer sur la fin de son mandat ou sur sa probable représentation. Et Atundu d’ajouter lors d’une des sorties médiatique : c’est la peur d’une opposition aux abois, divisée et incapable de battre la MP.
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