RDC : la « Kabilie » au pied du mur  

[br] Les critiques acerbes continuent à couler à flots. Le Comité Laïc de Coordination (CLC) dérange. Il s’avère un caillou dans les bottes de la Majorité Présidentielle. Le rang des adversaires de Kabila connait une forte affluence.  L’opposition, les mouvements citoyens, l’église catholique et récemment l’église protestante rejoignent la position du CLC. La Kabilie semble esseulée et asphyxiée.

Dans un communiqué publié le 13 janvier, le CLC a appelé derechef le peuple à manifester le 21 janvier 2018. Parmi les raisons figurent notamment : «la libération des prisonniers politiques, la fin de l’exil des opposants menacés d’arrestation à leur retour au pays, la libération des espaces médiatiques, la fin de dédoublement des partis politiques, la restructuration de la CENI, la confirmation de la volonté du Chef de l’Etat de ne pas briguer un troisième mandat »

Une semaine plus tôt, le CLC avait reçu un chèque en blanc du Vatican. Luis Mariano, Représentant du Pape à Kinshasa, a écrit une lettre de deux pages aux évêques et archevêques au cours de laquelle il a reconnu « la popularité de la marche du 31 décembre 2017 ». Ensuite, il a prévenu que : «  il est fort probable que d’autres initiatives aient lieu dans les prochains mois. » Et, en conclusion, il en a profité pour inviter ses destinataires à « se préparer à répondre aux éventuelles adhésions dans leurs circonscriptions ecclésiastiques »

L’entourage du Président Kabila voit d’un mauvais œil le Cardinal Monsengwo. Ce prélat ne mâche pas ses mots. Il tient des déclarations fracassantes. Il bénéficie de la sympathie des ouailles. D’un autre côté, l’église protestante est entrée dans la danse mardi 16 janvier 2018.

Le Révérend David Ekofo Bonyeku, Représentant de l’Eglise du Christ au Congo, a tenu des propos cinglants à l’occasion de la commémoration du 17e anniversaire de l’assassinat du Laurent-Désiré Kabila. Pour lui, « l’Etat n’existe pas réellement. Il faut renforcer l’autorité de l’Etat. », Et d’ajouter que « Nous devons léguer à nos enfants un pays où l’Etat est réel. Un Etat responsable où tout le monde est égal devant la loi »

A la Majorité. On minimise. Le Secrétaire Général du PPRD, Henry Mova Sakanyi, a taclé les organisateurs des marches au cours d’une vidéo de 4 minutes diffusée sur les réseaux sociaux. Ces marches, s’est-il inquiété, empêchent le peuple d’aller au troisième cycle des élections générales. Et, a-t-il ajouté, « Ça donne l’impression en esthétique. La périphérie donne impression que c’est une cause noble que veulent défendre les prélats. Mais c’est tout à fait faux. Nous savons le fonds de la chose. »


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