Les lois de l’attraction


Les lois de l’attraction: 1re partie

Héritage évolutif et influences

Même s’il est facile de croire que l’attirance physique n’est qu’une question de goûts personnels ou d’influences familiales, sociales, ­culturelles, saviez-vous que notre conception de ce qui est beau ­provient également de notre cerveau? Cet héritage évolutif est en constante évolution grâce à notre histoire, à notre culture, à notre ­milieu, à notre génétique… Donc la beauté est bel et bien dans l’œil de celui ou celle qui regarde, mais aussi dans son cerveau! Inconsciemment, l’Homme chercherait un(e) partenaire qui a l’air en santé, qui possède un système ­immunitaire solide – tout cela dans le but de procréer. Ce serait donc la partie «sélection naturelle» de l’attirance.

Il existe également la «sélection sexuelle», un autre type d’influence sur l’attirance (encore dans un but inconscient de reproduire l’espèce – même chez ceux et celles qui ne souhaitent consciemment pas avoir d’enfants, l’instinct propulserait donc également la prise de ­décision dans le choix du partenaire). De nombreuses études1 ont même démontré que le type d’homme préféré par les femmes varie en fonction du stade de son cycle menstruel: les femmes qui ovulent ont tendance à préférer les hommes à la physionomie plus masculine et celles qui sont dans leurs phases moins fertiles préfèrent les hommes avec un visage plus doux, plus androgyne.

Et les hommes qui seraient attirés par des femmes qui mettent en évidence certaines de leurs caractéristiques sexuelles miseraient eux aussi sur l’aspect «reproduction de l’espèce» de la chose – de ­façon tout à fait inconsciente.

Facteurs socioculturels

Or, même si demeurent présentes quelques bribes d’influence animale, l’attirance physique humaine ne se résume pas à celles-ci! En effet, des critères psychologiques, des expériences de vie, des facteurs culturels et sociaux ­entrent également en ligne de compte pour faire des choix de partenaires. De façon quasi certaine, nous sommes attirés par ceux et/ou celles qui nous renvoient une image de nous-mêmes qui nous plaît. Or, il arrive aussi que l’attirance envers l’autre nous ­retourne vers une zone d’ombre personnelle, qui aurait avantage à être explorée — car le choix, à ce moment précis, ne sera pas nécessairement le bon. Catherine, une femme de 39 ans l’a appris rapidement: «Je sortais d’une relation abusive avec un homme violent psychologiquement. Mon estime de moi était si faible que je me croyais bonne pour la scrap. Pas besoin de vous dire que ma relation suivante était avec un homme que j’ai rapidement qualifié de “sauveur”. Mais je peux vous dire que je ne le désirais pas sexuellement, [bien qu’il] était bon avec moi comme pas deux. Alors je m’en voulais à mort. Je croyais que je ne le méritais pas. J’ai réalisé en thérapie que ce n’est pas que je ne le méritais pas, c’est qu’il n’était pas le bon match pour moi, simplement. Au moment où je l’ai choisi, je n’étais pas dans des conditions optimales, disons!»

De l’attirance du départ peut naître l’amour, sous certaines conditions, toutefois. Basculer vers un sentiment amoureux ­demande de l’abandon, du lâcher-prise – le contrôle anesthésie la tension sexuelle et l’énergie ­propices à l’émergence de ces sentiments. Mais ce contrôle peut également empêcher toute forme d’attirance de se concrétiser – car en voulant tout maîtriser, on bloque la séduction.

À suivre…


1) Steven W. Gangestada, Randy Thornhillb, Christine E. Garver-­Apgara. Fertility in the cycle ­predicts women’s interest in sexual opportunism dans Evolution and Human ­Behavior; vol. 31(6) pp 400-411.

 

LE COURRIER DE JULIE

Le plaisir diminue-t-il avec l’âge ?

«J’ai 70 ans et je suis ­encore actif sexuellement avec ma femme. Nous nous aimons profondément, même si ce n’est pas tous les jours bien rose! On se dispute plus qu’avant et je lui fais des blagues (avec une pointe de vérité, je ne m’en cache pas) en lui disant que c’est à cause qu’on fait l’amour moins souvent que dans notre jeune temps. Elle me dit que c’est parce qu’elle a moins de plaisir qu’avant et que c’est pour ça qu’elle a moins envie qu’on le fasse. De mon côté je ne peux pas dire que le plaisir est moindre, mais c’est certain que c’est différent. Est-ce qu’avec le temps le plaisir diminue chez les femmes?»

– Normand, Terrebonne

Il est normal, Normand, que les années aient fait leurs traces dans vos vies, il en va de même pour votre sexualité. Il est important de prendre le temps de discuter avec votre femme pour savoir comment elle se sent par rapport à tout cela. La diminution du plaisir peut avoir des causes ­physiques, mais la plupart du temps ces sources sont d’origines diverses et multiples — donc émotives, relationnelles… En discutant avec elle, vous parviendrez sans doute à ­identifier certaines pistes qui expliquent ce ralentissement. Ensemble vous pourrez trouver une vitesse de croisière qui vous convient en matière de fréquence, mais aussi, vous pourrez développer de toutes nouvelles manières de vivre ­votre sexualité — car ce qui compte réellement, c’est de se sentir en harmonie l’un envers l’autre et par rapport à soi-même. Si vous ne parvenez pas à trouver de solution, n’hésitez pas à me contacter de nouveau!

 

Les lois de l’attraction: 2e partie

A happy African American man and woman couple in their thirties sitting at home together cuddling & laughing.

L’attirance pour l’un/e ou le manque d’intérêt le plus complet pour l’autre, s’explique en grande part grâce aux apprentissages de vie ainsi qu’à la construction de cette personnalité qui nous définit. La semaine dernière, nous avons vu à quel point l’aspect biologique pouvait influencer l’attirance physique ressentie. Maintenant, tentons de découvrir ce qui permet à l’attirance de faire un saut vers le désir… pour y rester!

À en perdre la tête!

Un regard, le son d’une voix, une odeur, un mouvement particulier et voilà, le charme opère! L’attraction pour l’autre provoque des chatouillements au creux du ventre, embrouille les idées (on hésite, on bafouille). En s’emparant du corps, l’attirance (cette sensation) fait basculer l’homme ou la femme vers le désir (cette émotion). Mais pour en apprécier toute sa puissance, il faut savoir lâcher prise, s’abandonner, se laisser aller aux sensations les plus simples. Freud a été l’un des premiers à considérer la sexualité humaine comme un sujet d’étude à part entière. Il décrivait (selon les moyens et les connaissances de l’époque) les pulsions sexuelles comme étant un processus à la frontière du mental et du physique. Autrement dit, les pulsions se dessinent mentalement et se concrétisent physiquement – dans certaines conditions.

En effet, pour perdurer, le désir naissant a besoin de plus qu’une simple attraction de départ: il doit pouvoir se maintenir dans le temps. Savoir maintenir la tension sexuelle provoquée par l’attirance physique du départ demande énormément de volonté chez chacun des partenaires! Souvenez-vous de ce que vous avez ressenti lorsque vous avez réalisé que quelqu’un vous attirait – vos regards se sont soutenus, vos mouvements se dirigeaient spontanément vers l’autre pour lui manifester votre intérêt… Bref, la tension montait!

C’est cet état qui tend à disparaître avec le temps au sein d’un couple, pas nécessairement l’attirance pour l’autre qui diminue. Les partenaires qui savent entretenir cet état de tension érotique se portent mieux sexuellement puisqu’ils empêchent ce fossé de se creuser entre eux. Nadine nous raconte son expérience: «Mon chum et moi sortions tous les deux de longues relations pénibles lorsque nous nous sommes rencontrés. Ça aurait pu tourner au “lourd” mais nous avions tous les deux tellement besoin de séduire et d’être séduits qu’on est resté dans cet état plus de six mois! Jean-Michel adore passer derrière moi et frôler mes fesses avec son pénis, il repart et me laisse en plan! Je ne peux que faire mijoter mon désir pour lui. Il sait si bien faire monter mon excitation! Mais il faut dire qu’avec lui, c’est l’abandon total. J’ai choisi de me faire confiance, j’ai décidé que j’avais suffisamment souffert et que je pouvais maintenant bénéficier d’un peu – beaucoup – de plaisir! Il m’attire, pas par sa beauté, mais par son charme. Dès qu’il a posé ses mains sur moi je me suis mise à vibrer si fort! Si je m’étais arrêtée au fait qu’il ne m’attirait pas tant que ça, je vous jure que j’aurais carrément manqué le bateau! Il est tout simplement formidable et c’est un merveilleux amant pour moi!»

5 TRUCS POUR MAINTENIR LA TENSION SEXUELLE:

1• Se sentir confiant/confiante: s’efforcer de se montrer sous son meilleur jour, le plus souvent possible (être naturel/naturelle et en ayant en tête le fait de ne pas prendre l’autre pour son psy);

2• Parler de sexe librement: n’hésitez pas à exprimer vos désirs, vos besoins et ce que vous auriez envie de faire;

3• Se toucher souvent et de différentes façons (varier entre les effleurements, les mains baladeuses, les touchers appuyés)

4• S’offrir des «french kisses» régulièrement!

5• Maintenir un état d’excitation sexuelle en frôlant l’activité pour ensuite la cesser – et répéter au besoin!

Bref, l’attirance physique du départ peut s’épanouir et basculer vers le désir et l’excitation dans la mesure où les partenaires se permettent de se faire confiance et se laissent aller à goûter le plaisir de l’instant présent!


LE COURRIER DE JULIE

Elle a peur

«J’ai rencontré une femme sur un réseau de rencontre et ç’a cliqué. Nous avons eu un bon repas, nous avons beaucoup jasé. Je me considère comme un gentleman, j’ai beaucoup de respect pour les gens en général, mais surtout pour les femmes qui ­m’entourent. Toutefois, la femme que j’ai rencontrée, après quatre rencontres, m’a dit qu’elle avait peur de faire confiance parce qu’elle s’était fait violer à l’âge de 34 ans en sortant de son travail (elle en a maintenant 51). Je souffre pour elle, c’est vraiment atroce comme situation. Je ne veux surtout pas la brusquer, je veux qu’elle sache que je ne veux pas lui faire de mal – ni psychologiquement, ni physiquement. Je me sens désemparé. Une telle situation ne m’est jamais arrivée. Que faire?»

– Gaétan, Blainville

Votre sollicitude la touche, j’en suis certaine. Les agressions laissent des traces souvent bien profondes qui mettent généralement du temps à guérir. Votre grand respect pour elle contribuera à lui offrir un terrain propice au développement de la confiance, mais votre aide demeurera limitée, l’essentiel du travail devra provenir d’elle-même. La consultation thérapeutique de couple pourrait sans aucun doute vous aider tous les deux à traverser cette période, car des moyens vous seraient proposés et votre communication pourrait se voir grandement améliorée – outil par excellence pour bâtir et maintenir un lien de confiance. Ne restez pas seuls, osez aller chercher l’aide nécessaire.
 [br] Source: Journal de Montréal