Point de vue: il y a t-il un génocide au Burundi?

Kemi Seba: auteur panafricaniste, chroniqueur geopolitique tv
Kemi Seba: auteur panafricaniste, chroniqueur géopolitique tv

Point  de vue de Kemi Seba: auteur panafricaniste, chroniqueur géopolitique tv

Kemi Seba: “La presse occidentale adore employer le terme “génocide” dès qu’il s’agit de parler de guerres fratricides sur le continent africain ou au Moyen Orient.

Mais jamais vous ne l’entendrez parler de génocide perpétré dans les pays du tiers monde par l’oligarchie occidentale, lorsque celle-ci tue civil sur civil, dans sa PRÉTENDUE lutte contre le terrorisme.
Par soucis de rigueur, et de clarté, nous tenons, tout en étant dans l’objectivité, à expliquer de la manière la plus claire possible, les éléments que les médias-mensonges passent sous silence pour l’Instant au sujet de la crise au Burundi.

A)Qu’est ce qu’un génocide?

-Un génocide est un crime extrême qui consiste en l’élimination physique systématique et intentionnelle d’un groupe national, ethnique ou religieux, ce qui veut dire que ses membres sont détruits pour la raison de leur appartenance au groupe

B) Le pouvoir HUTU du président burundais Pierre Nkurunziza se rend il auteur d’un génocide?

Nkurunziza-il est nécessaire de rappeler que Pierre Nkurunziza est lui-même l’enfant d’un père hutu qui fut député au parlement et qui a été assassiné lors des violences interethniques en 1972. Sa mère , dont il est proche, est quant à elle TUTSI……

-Si le pouvoir de Nkurunziza, à majorité HUTU, réprime fondamentalement et dramatiquement son opposition, rappelons que celle- ci est MULTIETHNIQUE, c’est à dire qu’elle est composée aussi bien de Hutus que de Tutsis, ces derniers s’opposant, main dans la main, au mandat de l’actuel président contesté.

On a plus à faire à l’heure actuelle à un “OPPOSICIDE”
(destruction de l’opposition) qu’à un génocide puisque bon nombre de de Hutus sont eux-mêmes réprimés par le pouvoir en place.
Nous comptons à l’heure actuelle 300 morts, Hutus et Tutsis, suite à des actions de représailles gouvernementales. Chaque être humain est sacré et donc 300 morts sont 300 de trop.
Il convient néanmoins de replacer ces meurtres dans le contexte de la répression d’opposants au régime qui avaient attaqué des bases militaires sous contrôle du Partir politique au Pouvoir.
-Nous pouvons par ailleurs notifier l’irresponsabilité du régime qui commence par certains de ses cadres, pour tenter d’obtenir l’appui large des Hutus, à ethniciser le combat avec les opposants.
Cette stratégie gravissime et stupide, n’est pour l’instant pas suivie par la population.
Rappelons là aussi la bêtise des candidats politiques opposés à Nkurunziza, qui après avoir contesté les élections (ils en ont le droit) ont appelé leurs militants politiques à se sacrifier si nécessaire pour tenter de déstabiliser le régime mal élu (pendant que les commanditaires politiques sont cachés, bien au chaud, observant la situation).

Le drame chez nous est que des candidats politiques se font la guerre, non pas pour servir le pouvoir, mais pour pouvoir y accéder ou le préserver.
Nous ne parlerons même pas de l’Union Africaine, devenue un ECTOPLASME STRUCTUREL, ne servant trop souvent qu’à singer les décisions prises par ses financiers de l’Union Européenne, ou de l’ONU…

ps:Les premiers responsables de ce que nous vivons, c’est nous mêmes, peu importe les déstabilisations exogènes que nous connaissons,nos ennemis se nourrissent de nos divisions, et de la soif de pouvoir de nos “politiciens” rongés par la corruption. Tout ceux qui me lisent le savent, et c’est ce que je dis en filigrane en conclusion de cette analyse. Mais cela n’empêche une réflexion dépassionnée de fond sur le sujet du Burundi, et de l’appellation à l’emporte pièce de génocide, et autres qualificatifs sciemment choisis.