Makobola-RDC: C’était un 30 décembre, massacre de plus de 612 personnes

C’était un 30 décembre, comme aujourd’hui…

Le 30 décembre 1998, massacre de plus de 612 personnes à Makobola, Territoire de Fizi.
Tout était parti de la journée du 25 décembre quand les militaires rebelles du RCD Goma venaient de déplacer leur position de Makobola I (qui se trouve en territoire d’Uvira) vers Makobola II (de l’autre côté de la rivière, déjà en territoire de Fizi).

Massacre de makobola [br] Pour le peuple Bembe, c’était une provocation, l’occupation des terres de leurs ancêtres par les ‘’étrangers’’. C’est ainsi que le mardi 29 décembre 1998 à 17h, ils enverront un message annonçant leur attaque pour déloger les militaires du RCD qui étaient qualifiés de rwandais. Et exactement à 17h30, ils attaquent et mettent en déroute les troupes du RCD dont le salut était dans la fuite après avoir perdu certains d’entre eux. Jusqu’au matin du mercredi 30 décembre, les Maï-Maï sont maîtres du village, mais vers 10h, la nouvelle circule déjà que les renforts des troupes rwandaises sont en route en provenance d’Uvira. Les Maï-Maï ayant appris leur arrivée, se décidèrent de se retirer du village, regagnant ainsi les montagnes.


C’est alors que les éléments du RCD Goma entrèrent dans Makobola II sans y rencontrer une quelconque résistance. Ils se livreront à des représailles contre la population civile accusée d’avoir collaboré avec l’ennemi. Ils mettront feu au village entier et 612 personnes seront tuées, dont une grande partie de femmes et enfants, la plupart calcinés dans leurs maisons.

Le gouverneur de province de l`époque, Norbert Basengezi Katintima (aujourd’hui vice-président de la CENI) minimisera les tueries, s’attaquant sur la voie des ondes à l’église catholique qui avait rapporté ce massacre. Il sera soutenu dans cette thèse par le président du RCD, le professeur Wamba Dia Wamba qui avait déclaré ”…. dans la nuit du 30 décembre, il y a eu 4 petits bateaux qui portaient des éléments du FDD Burundais qui traversaient du Burundi en direction de Makobola, un petit village qui, selon les données en ma disposition, ne compte même pas 500 personnes. C’est alors qu’ils se sont engagés dans les combats avec nos forces. Beaucoup d’éléments FDD ont été tués et d’autres se sont enfuis.”


Texte de: Benjamin Babunga Watuna