Buyenzi-Burundi : Quand le ramadan affame des prostituées.

Depuis le début de ce « mois saint » chez les musulmans, des professionnelles du sexe de Buyenzi (zone habitée majoritairement par des musulmans) n’ont plus de clients. Elles mènent une vie difficile et s’en plaignent.

societé_Mosquet de Buyenzi bujumbura

Samedi 18 juin 2016. 18heures. Au cabaret situé en diagonal du pont Ntahangwa, l’affluence est limitée. Quelques tabourets sont arrangés dehors sous les bambous. Hommes et femmes, d’apparence insouciante tintent leurs bouteilles sous des rires fous.

societé_13495424_1030774513679159_6328031187618266567_oA Côté, d’autres se contentent des musiques douces entonnées par de petits baffles du cabaret. En approchant, les prostituées exposent leurs charmes. « Je suis là si c’est moi que vous cherchez » nous dit l’une d’elles. Elle révèle qu’ « Avant le ramadan, j’accueillait au moins six clients par jour. Actuellement, il faut beaucoup d’exercices pour en avoir un seul »

E.K, 19 ans et mère d’une fille, rencontrée sur le lieu indique avoir eu son dernier repas la veille soir. Elles ont même réduit le prix à la baisse. « Je gagnais 5000fbu (2$) par éjaculation mais pour le moment, on se contente même de 2000fbu (moins d’un dollars) »

Même son de cloche pour J.M, originaire de Gitega (centre du Burundi), rencontrée à son domicile. Elle s’inquiète surtout du loyer qu’il faudra payer malgré la carence de clients. « Je paie ma chambrette à 25.000fbu le mois. Je n’ai pas encore épargné même le quart » déplore-t-elle.

Selon Cheikh Abubakar dit Kibokoyao, c’est mois est sacré. « Les musulmans observent un jeûne strict. Même ceux qui vivent ensemble sans s’être mariés doivent absolument se séparer.» A part les prostituées, les tenanciers de bar sont eux-aussi dans la carence.

UviraOnline: Yves Malipo Kabiona