Burundi : le chef d’état-major de l’armée réchappe d’une tentative d’assassinat

Considéré comme un dur du régime burundais, le numéro un de l’armée, le général Prime Niyongabo, a réchappé, vendredi 11 septembre, d’une embuscade contre son convoi à Bujumbura, au cours de laquelle sept personnes ont été tuées, ont annoncé des sources policières.

burundi AFP« Il y a eu un attentat contre le chef d’état-major de l’armée, le général Prime Niyongabo, heureusement il n’a rien eu, mais deux des assaillants ont été tués et un troisième capturé, a déclaré le directeur-général adjoint de la police burundaise, le général Godefroid Bizimana. Nous sommes en train de traquer le reste du commando. »

Un haut gradé de la police a précisé que quatre militaires de son escorte et une policière avaient également péri. Selon ce haut gradé, les assaillants, en tenue militaire, circulaient dans un véhicule de l’armée, duquel ils ont ouvert le feu sur ceux du général Niyongabo et de son escorte. « L’attaque était minutieusement préparée, elle a été soudaine et violente. Quatre des gardes du corps du chef d’état-major ont été tués sur-le-champ, et lui-même n’a dû son salut qu’au fait que son chauffeur a dépassé un bus transportant des policiers », empêchant les assaillants de le rattraper, a expliqué ce haut gradé sous couvert de l’anonymat. La policière tuée était à bord du bus.

Grave crise politique

Le général Nyongabo est l’un de ceux ayant contribué à la mise en échec de la tentative de coup d’Etat militaire des 13 et 14 mai au Burundi. Un autre homme clé de l’appareil sécuritaire burundais et artisan de l’écrasement du putsch, le général Adolphe Nshimirimana, ancien chef du service national du renseignement, considéré comme le bras droit du président Pierre Nkurunziza, a péri dans une embuscade similaire, tendue par des hommes en uniforme militaire lourdement armés, au début d’août.

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Le Burundi a plongé dans une grave crise politique depuis l’annonce à la fin d’avril de la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat, jugé anticonstitutionnel par l’opposition, par la société civile et par l’influente Eglise catholique. Cette candidature a provoqué durant six semaines à Bujumbura des manifestations quasi quotidiennes, finalement étouffées par une brutale répression. Les violences se sont toutefois poursuivies après l’élection de Pierre Nkurunziza, le 21 juillet, avec plusieurs meurtres politiques touchant le camp présidentiel et l’opposition. Une partie des anciens putschistes a pris le maquis avec l’intention avouée de renverser M. Nkurunziza.

Source le Monde Afrique.